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Quand j'ai commencé à travailler dans ma startup, mon manager voulait externaliser les appels dans le dur. Mais je sentais que notre lauréate au "cold calling" ne comprenait pas tout à fait ce que nous faisions et que nous risquions de perdre de potentiels clients en la laissant démarcher pour nous des rendez-vous. J'ai alors pris mon courage à deux mains et décidé de me lancer moi-même dans cette quête d'un échange téléphonique dépassant les 30 secondes de rigueur pour s'entendre dire : "je ne suis pas intéressé(e)".
Après avoir constitué un fichier client digne de ce nom, est arrivé le premier jour où j'ai décroché mon téléphone pour dire : "Bonjour, nous ne nous connaissons pas et je vous appelle pour vous parler de quelque chose que vous ignorez". J'espérais que personne ne décroche et j'étais soulagée lorsque je tombais sur une messagerie. Et puis, après quelques échecs il y eut un "oui" ! "Dites-m'en plus, entendis-je, cela pourrait m'intéresser". Forte de cette réussite, je suis repartie de plus belle, comme en campagne électorale et c'est là que j'ai eu cet échange pour le moins surprenant.
J'avais pris l'habitude de me connecter à Linkedin pour confirmer que telle personne dans ma liste de prospect n'y était pas par hasard. Je faisais une demande de mise en relation pour valider des centres d'intérêts communs et une fois mon invitation acceptée, je contactais la personne par téléphone. L'une d'elle, qui correspondait au profil d'autres prospects, alors devenus clients, me répondit un jour de façon très aimable. Je lui expliquai ce que nous faisions et pourquoi je pensais qu'elle pouvait être concernée. Soudainement elle me dit que non, pas du tout ! et elle me reprochait d'être allée regarder son profil Linkedin. "Je pense que c'est une preuve de professionnalisme de ma part, lui dis-je, je n'appelle pas n'importe qui". Elle s'emporte et me dit, menaçante : "je vous préviens, je vous interdis de piller mes contacts ! Méfiez-vous, si j'entends par l'un d'eux que vous êtes allée le démarcher". Je raccrochai, éberluée et choquée par une telle attitude.
Humiliée d'avoir été considérée comme un vulgaire vautour, je n'ai pas passé d'appels pendant une semaine. Et puis j'y suis retournée avec à coeur de ne plus m'entendre dire "je n'ai pas de besoin", comme un vendeur de fenêtre pourrait s'entendre dire : "je n'ai pas de fenêtres, je vis dans une cave". Il y aura toujours des gens méfiants car trop sollicités. Dites leur la vérité : "ceci est un appel de prospection, si vous voulez raccrocher maintenant, vous pouvez". 9 fois sur 10, votre interlocuteur au bout du fil, se sentant respecté sera disposé à vous écouter et son choix de vous rencontrer ou non sera posé en toute connaissance de cause.
Alors oui, si l'appel dans le dur peut être parfois... dur !, ne vous découragez pas, car il peut mener vers de belles rencontres et ce faisant il vous rend meilleur dans votre travail car plus à l'écoute et attentif aux besoins de vos clients.